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Accueil de "Diverses lettres envoyées"

Copie du CourrierIn à Philo Bregstein à la suite d'une interview de Philo que j'ai tournée en vidéo numérique le jeudi 5 août 2004. E.mail expédiée et publiée le vendredi 6 août 2004 vers 6 heures 30:

Cher Philo,

Je te remercie pour cette soirée en ta compagnie. J’ai lu le formidable texte que tu as écrit sur ton expérience avec Jean Rouch. Il faut le publier. Tu m’as dit qu’il sera publié sur un site Internet en Anglais. Le sera-t-il en français ?

Si tu le souhaites, je peux le publier moi-même sur Internet avec un lien de mon site vers lui et un autre lien vers où tu veux (indiques-le-moi, veux-tu ?).

Dis-le-moi vite avant mon départ en vacances pour que je le fasse. Dans ce cas, si tu peux m’envoyer le fichier, cela simplifiera le travail et m’évitera de tout scanner et d'opérer  la reconnaissance de caractères.

Si tu as des problèmes pour me l’envoyer en fichier joint, je peux t’aider car c’est très facile. Cela me simplifiera la tâche car je n’ai pas de secrétaire pour le moment.

Pour te donner une idée de ce que cela peut devenir, je publie pour m’amuser ce soir, comme je te l’ai dis, le petit texte sur les cinq enseignements du caméléon que tu m’as remis tout à l’heure. C’est un très beau texte plein de sagesse. (J’en ferai une copie pour le patron du restaurant « le caméléon » à Montparnasse, à moins qu’il ne le connaisse déjà).

Heureusement, s’il faut s’en inspirer et bien l’avoir en tête, un homme est aussi heureusement beaucoup d’autres choses encore qu’un simple caméléon, et les mots ont le tort de trop souvent limiter des complexités à des formules. Hélas, trois fois, hélas, c’est aux mots que l’on doit tant de méfaits et je me souviens encore de Jean me disant que c’est l’invention de la parole chez les hommes qui a inventé « la Mort », car, il semble pour certains qu’avant cette invention (par certains côté heureusement très belle et très instructive mais par d'autres hélas néfaste), la mort n’existait pas…il faut donc en permanence se méfier des étiquettes engendrées par les mots car ils produisent trop souvent l’erreur de nous faire croire que l’on peut dire d’une personne un seul mot ou même un groupe de mot. C’est ainsi que souvent des réputations se font et se défont sur des malentendus. Heureusement qu’aujourd'hui il y a Internet pour publier ce que l’on est, ce que l’on pense, ce que l’on croit, ce que l’on a fait, produit, écrit, pensé, etc … car du coup les gens avant de dire du mal de quelqu’un peuvent venir juger la personne sur l’ensemble d’un travail, l’ensemble d’un parcours ou sur quelques traces seulement. Cela devrait éviter à l'avenir les formules méprisantes que l'on entend hélas sur beaucoup de personnes qui ne l’ont pas méritées. On pourra juger comme d’une exposition, d’un concert, ou d’une œuvre. Tu sais ce que je pense de cette Immense invention qu’est Internet ou le Web. Les méchants finiront par comprendre que l'une des seules richesses qui existent est finalement intérieure: la mémoire et cette intériorité, grâce à Internet sera collective, offerte (ou presque), rendue partageable avec tous, y compris les souvenirs de vacances de chacun en images qui deviendront ainsi une richesse collective, la mémoire collective étant la seule grande richesse de toute l’humanité.

Donc voilà l’exemple d’un outil phénoménal autant (et complémentaire) que cet autre outil Immense et salvateur pour l’humanité, (parmi d'autres outils encore) la caméra de cinématographie ou même de vidéo numérique avec son cortège de corollaires (encore qu’il faille à mon avis attendre la haute définition pour que la qualité vidéo puisse vraiment être presque équivalente ou comparable à un bon 35 mm – j’ai vu à ce sujet des essais très probants). Un outil qui permet de rendre chacun de nous des 'émetteurs', en relation avec tous dans les temps à venir. Un peu comme ces statues de l'Iles de Pacques émettrices, encore aujourd'hui, à notre époque, d'un savoir acquis non seulement par une chaîne de générations à l’œuvre dans une île coupée de tout, mais par le mérite individuel des plus sages, liés à l'apprentissage de la vraie sculpture, émettrice de signes, de sens, de questionnement, de réponses aux énigmes de l’existence, c'est-à-dire de la conscience de la permanence d'une trace possible dans cet apparemment impermanence de l’existence, trace que l'on pourra laisser, empreinte comme un signe d’amitié à d’autres ‘singes’ en cherchant à faire voyager la beauté... Comme si chacun de nous était devenu une sorte d’État ou d’Univers pouvant se raconter en image, en sons en textes, etc… !!!!! Donc un outil qui libère encore l’homme, comme le crayon, qui est si Immense qu’il a certainement fondé en partie la civilisation, donc un outil si grand qu’il implique forcément la notion de responsabilité et qui ne peut être utilisé, comme pour la caméra, que dans l’optique d’un meilleur ou en vue d’une métamorphose humaine vers une conscience collective universelle où la cruauté doit être forcément bannie, car cela ne sert à rien d'oeuvrer pour la faciliter, c'est à dire pour "mordre", car on peut toujours changer les choses sans avoir besoin d’être enrager. Car c’est un si beau cadeau que se serait vraiment injuste, immonde, minable, misérable, microbiens que de chercher à faire du mal avec….

Donc les mots peuvent tromper s’ils sont mal employés ou employés par des incompétents. J’aime le texte d’Amadou Hampâté Bâ cité par l’ambassadeur Inoussa Ousseini au cours de la messe pour Jean Rouch donnée par la femme de Jean, Jocelyne, à l’église Saint-Merri à Paris à laquelle nous avons l’un et l’autre assisté, placés côte à côte, car c’est ici un texte où les mots ne cherchent pas à tromper, ils nous disent d’être prudents. Tu sais que Jean Rouch aimait beaucoup entendre cette histoire de caméléon et j'ai beaucoup aimé la découvrir par la bouche d’Ousseini qui l’a très bien dites ce jour-là. Je te remercie de me l’avoir apporté ce soir sur cette feuille de papier, et c’est aussi d’une certaine façon un texte très « comme il faut » (avec une pointe d’humour ici). Voilà donc une parabole bien instructive bien que je puisse émettre quelques réserves : la première, c’est qu’elle veut nous faire croire que l’homme est un caméléon ou un apprenti caméléon. Or l’homme, s’il a en effet à apprendre des caméléons n’est pas seulement un caméléon car il est infiniment d’autres choses que le caméléon ne peut-être et en tout premier lieu :  il n’est pas du tout un prédateur et cela dès sa naissances. J'en suis aujourd'hui, après des années d'études et de travail dans de nombreuses formes artistiques (peinture, sculpture, photo, vidéo, etc ) tout à fait convaincu et persuadé.  C’est, hélas sa croissance (son développement) plus ou moins au contact de certains aspects néfastes de la civilisation ou de certains êtres ayant refusés la civilisation dans son aspect le plus noble, le plus intéressant donc, qui est responsable de sa dégénérescence. (Civilisation au sens où ces mots impliquent la nécessité de la "conscience" donc de "responsabilité" par opposition à l’inconscient - souvent banal, peu intéressant et tournant toujours autour des mêmes schémas et des même stupidité - et comme tu connais l’italien, je vais me permettre ici un jeu de mot autour du mot « schémas » : donc j'ose dire:  autour des mêmes schémas « scemi », prononcé ici à l'italienne «schémi » de ‘scemo’ (prononcé en italien, comme tu le sais, « schémo» qui veut dire « singe » mais au sens de  ‘stupide’,  ce qui n’est bien sûr pas vrai du tout dans la réalité car nous avons nous les hommes tous beaucoup à apprendre des singes et surtout de leurs façons de s’alimenter: Il y a certainement beaucoup de molécules très utiles pour la santé dans ce que consomment les singes, et si nous avons perdu un peu de force de mastication dans nos mâchoires humaines pour mâcher certaines plantes, nous avons des outils broyeurs pour nous servir des jus, ou de concentrés de plantes, comme ils les mangent ; j’ai eu la chance de les essayer à New York, dans ces bars où l’on sert du jus d’herbes, par exemple. Et ce n’est certainement pas par bêtise qu’un gorille ou la majorité des singes sont végétariens ! Je suis même persuadé que c’est ici la principale raison de la divergence entre cette espèce et l’espèce qui a donné les hommes (dans la chaîne de l’évolution) dans la mesure où l’espèce des singes a encore la chance de vivre d’une certaine façon au Paradis et une grande partie des hommes non ! La communication a été perdue il semble il y a bien longtemps entre eux et certains d’entre nous, car eux les singes se parlent d'une façon muette, en se regardent dans les yeux entre eux ou d'une façon mystérieuse pour nous ce qui veut dire que la plupart d’entre nous, comme l’a dit Jean Rouch, d'une certaine manière, par l'invention de la parole, nous l'avons mal employée et avons même maudit, (au sens de mal-dire) ; donc nous nous sommes déshonorés non seulement en parole mais aussi en action en acceptant par ailleurs le meurtre des animaux pour nous enrichir sur leur dos et développer ce que nous appelons une civilisation mais qui ne l’est vraiment que parce que le bouddhisme a existé et a refusé de s’abaisser à tuer ou même dans certaine partie de l’Inde où l’on a préservé ce qui fait l’honneur et la noblesse de l’homme, en refusant de se conduire comme un lion ou un tigre (ce qui n’est pas l’homme)! Je comprends donc que les singes auraient acquis le droit de nous mépriser, ce qu’ils ne font pas car ils sont sur ce point plus nobles que nous et ne perdent pas de temps avec des sentiments inhumains (le mépris). Ce qu’il faut maintenant à l’homme de l’avenir c’est réconcilier l’homme avec ses cousins les singes, non pas en utilisant le singe pour des expériences inhumaines, cruelles, dignes seules d'êtres sans cœur ou de vivisecteurs, mais en prenant exemple par une observation attentive sur le singe, là où son enseignement nous apprendra à être un homme, en faisant d'une certaine façon de l'anthropologie animale, si j'ose dire, dans la mesure où  leur vie millénaire est fondée sur des codes riches d'enseignements  pour l’homme notamment en matière de nourriture où ils nous apprennent, avec les lémuriens et d'autres espèces proches de nous, à nous conduire enfin en hommes véritables ou à écouter le silence des origines….

 

 Oui, je crois que l'erreur humaine au sens du mot "errer", se perdre, s'éloigner d'un but, d'un objectif, donc avec le risque que l'on court à se "perdre", y compris un risque de "fin du monde" a été de faire croire, par des mots trop souvent mal employés ou employés par des menteurs ou des mots étant vraisemblables à certaines époques mais ne l'étant plus du tout aujourd'hui, à notre époque, que nous étions supérieurs aux autres espèces ou que nous avions le droit de vie ou de mort sur certaines espèces végétales pouvant souffrir d’être déracinées. Non, en vérité, à notre époque, ce n’est plus vrai et la technologie, l’aviation, etc… sont au service d’un monde qui pourra peut-être éliminer la cruauté chez les hommes en rendant certaines denrées enfin accessibles par le commerce mondiale. Donc le faire évoluer, lui faire accomplir sa métamorphose en un être qui peut devenir autre chose qu’un prédateur, car enfin civilisé et en permanence hostile à toute forme de prédation. L’homme peut donc heureusement sortir de sa condition de primitif. Je ne veux pas parler du tout de 'surhomme' ici, au non, loin de moi cette idée qui a été utilisé par des imposteurs pour tromper des ignorants trop crédules, non simplement d’une faculté que l’homme a toujours à sa disposition et qui est finalement la seule définition acceptable pour le mot "surhomme" : la naïveté, l’enfance… car c’est peut-être ici le paradoxe de l’enfance véritable, d’être le résultat de l’évolution, de s’être affranchie du primitif, donc de l’adulte au sens ou celui-ci a dégénéré vers la part maudite de l’homme, sa faculté à mentir, à maudire, à cultiver le mensonge, pour assouvir des égoïsmes, des instincts de prédateurs ou de dominateurs (qui n’ont jamais été les siens et dont il s’est affublé comme d’un horrible masque, lui collant à la peau, le faisant souffrir horriblement lui et les siens, avec son cortège de cigarettes, ou autres drogues inutiles qu’il croit à tort être des remèdes alors qu’ils sont des poisons et la négation de la vie. Cet adulte modèle carnivore, prédateur, menteur, peut-être aussi Don juan, etc… n’est pas l’homme, car c’est une parodie de l’homme, sans doute un homme s’étant trompé, un homme trompé par ses semblables, il s’agit de l’homme acteur, de l’homme voulant ressembler à une image de l’homme qui n’est pas l’homme, et je te recommande ici la statue de l’acteur se démasquant enfin, apprenant à être enfin lui-même, sans masque, qui se trouve à droite de la fontaine Médicis, au jardin du Luxembourg de Paris à ce sujet.

C’est en voulant tuer l’enfant en lui, sa faculté de s’émerveiller de toute chose que l’homme est devenu criminel. Or c’est bien l’enfance ou certains moments de la tendre enfance qui  sont le sommet de la création et si nous aimions Jean, l'un et l’autre, toi et moi, et tellement d’autres encore, c’est que Jean Rouch avait et savait cultiver l’enfant en lui ( «en faisant toujours bien attention, en caméléon, s'il le fallait, à tous ces hommes qui ont hélas, trois fois hélas, perdus momentanément ce goût et ce sens essentiel à tout avenir individuel, à toute création : «l’enfance».)

Donc, par une immense sagesse millénaire et un refus tacite de cette espèce (les singes), pourtant si semblable à nous autres hommes nous pouvons croire justement qu’en fait, ils sont là, ils ont réussi à survivre à toutes les oppressions humaines ou prédatrices (comme les lémuriens d’ailleurs) comme un signe (il ne faut pas ici lire un « singe » ! Et il m’apparaît évident ce soir que le mot « signe » provient ou cousine réellement avec le mot « singe » comme des jumeaux presque identiques d’une idée, d’un concept intrinsèquement indissociable signe-singe : , j’entends d’ailleurs ici un titre résonner en moi : « le signe du singe ! » ou « le singe signe ! » que l’on peut pour rire lire ‘le singe cygne !’ dans la mesure où celui-ci s’envolerait couvert de plume ou deviendrait blanc comme cygne), comme un enseignement instructif pour que les hommes cessent de se prendre pour ce qu’ils ne sont pas : des prédateurs, des carnivores, ce que les pseudos adultes ont cherché à nous faire croire pour des besoins d’argent, pour ne pas déplaire à leurs cousins les pêcheurs, les chasseurs ou les bûcherons, faisant fortune avec la complicité de ceux qui croient être du bon côté – donc des enfants ayant été dupés à leurs tour et mangeant avec la meilleurs conscience du monde ce qui est la part maudite de l’homme, le steak, ou autre viandes (comme tu le sais : « qui vol un œuf, vol un bœuf » (ce qui n’est heureusement pas toujours vrai, alors « qui mange un veau, peut tuer un homme » ce qui n’est pas toujours vrai puisque, si non, il y aurait beaucoup plus d’assassins d’hommes en circulation, en liberté.)

La principale intelligence des hommes et de la civilisation judéo-chrétienne c’est d’avoir remplacé le meurtre des hommes par le meurtre des animaux ou par le sacrifice de certains animaux. Mais au bout de quelques millénaires cette intelligence et cet attachement à cette coutume et/ou tradition maline risque de se transformer en erreur historique s’il elle refusait d’évoluer dans le même sens, un peu plus loin, en déplaçant cette interdiction, ce tabou édifiant, fondateur vers encore plus d’humanité, dans un sens vectoriel qui implique aussi, par logique et fidélité au judéo-christiannisme, (et à son apport civilisateur) plus de bonté encore, en sacrifiant, enfin, d’un commun accord, tous nos petits appétits égoïstes d’anciens prédateurs-chasseurs d’ères pré-Internet, ou près aviation intercontinentale, à un juste refus de la souffrance ou végétal quel quelle soit, et bien sûr humaine aussi.  

 

Le monde évolue et les traditions demeurent si elles s’avèrent justes et /ou nécessaires, conformes avec l’évolution en cours. Elles sont toujours balayées si elles n’ont plus d’utilité, de raison d’être et surtout si elles deviennent un danger pour l’humanité au sens où elles risqueraient de menacer le développement de l’Humanité dans l’univers à venir.  C’est de vouloir en rester là et de croire que l’on ne peut pas faire mieux en Occident, en prenant exemple sur certaines régions du monde où l’on a définitivement interdit de tuer les animaux en étant enfin conforme avec une certaine idée de l’homme qui peut-être nuisible à la longue pour la constitution de la civilisation. Il faut mettre un terme aux sacrifices des innocents animaux ou au sacrifice des végétaux car cela devient une nécessité vitale au sens d’un acte de l’homme pour l’homme étant universellement juste et fondé sur une notion tout compte faits juste de ce que peut-être le Cœur  ! C’est ainsi que tous pourront manger à leurs faims sur terre mais en fin (en faim) de façon juste et équitable ! Car si cela entache l’homme de continuer à être carnivore en le rendant totalement hypocrite avec certaine de ses lois ou en lui faisant perdre la raison ou la logique, le risque est  grave, et nous l’avons vu au cours du XXème siècle dans le si triste et si minable épisode du mensonger nazisme, de donner de la légitimité ou même un semblant de légitimité à l’homme de se comporter de façon ignoble envers les autres hommes puisqu’il est capable de manger des innocents animaux ou même de tuer de pauvres plantes bulbes en se rendant par cet acte contraire à l’homme contraire à l’Amour. Un droit que se sont attribué certains fous dangereux très ignorants, très méchants, qui ne peuvent plus appartenir au genre humain en tant qu’aspiration de l’homme à la non-violence et par la Vérité à changer les hommes dans un sens éthique ou que s’attribuent certains assassins, pour l’instant encore impunis pour la raison qu’ils ont perdu leurs capacités de réflexions étant aliénés, devenus autres ou en refusant à se conduire en Résultat de la civilisation dans ce qu’elle offre de positif ou d’Immense, de grand ou de Noble, c'est-à-dire en faisant ici le contraire de ce qui est exemplaire dans l’histoire de l’humanité, c'est-à-dire de tous ces instants où l’homme s’est montré véritablement noble et évidemment, s’en est navrant, car évidemment cette ignorance est fondée sur un faux principe, un malentendu historique ayant à mon avis trop duré fondé sur des traditions ou des coutumes aujourd'hui coupables, inacceptables.

Or ce n’est pas pensable, si l’homme doit continuer à être, il sera toujours contre la peine de mort, contre le meurtre de ses semblables même si ceux-ci sont coupables (il aura toujours à trouver des façons d’empêcher de les rendre nuisibles) et par conséquent aussi, par logique hégélienne, il sera contre le meurtre des animaux et des végétaux pouvant souffrir en mourrant, car l'une des qualités propres de l’homme est le respect de la vie et ce sentiment de logique et de justice qui l'anime, sa possibilité de compatir, de soulager la souffrance, de soigner, incompatible avec le meurtre ou avec le mal : c’est ce que nous pouvons observer naturellement chez un enfant courant embrasser sa mère ou son père quand ceux-ci souffrent ou sont affligés. Ce que nous devons nous poser comme question c’est pourquoi à partir d’un certain moment certaines personnes ne sont plus capable de cela ? Sans doute ont-elles étaient déçues et si nous connaissons les causes de cette déception nous pourrons soigner la personne en lui rendant ce sentiment humain qu’elle a perdu  pour des raisons liées au désamour, ou à un refus chez elle d’être un alchimiste ; c'est-à-dire de transformer le mal qu’on peut lui faire en sourire ou un enseignement pour renvoyer du bien. Mais on peut comprendre aussi qu’à la longue certains esprits puissent se lasser d’encaisser de l’Injustice autour d’eux et finissent par choisisr la révolte au lieu de faire le dos rond, d’encaisser les coups, et se déshumanisent en utilisant les mêmes méthodes que les bourreaux pour réagir à l’injustice commise à leur égard. L'homme n'est donc pas un monstre, puisque j’en fais ici la démonstration, et ce sentiment de bonté nous le retrouvons aussi chez un grand nombres d'animaux, même chez certains carnivores (qui ne le sont heureusement que momentanément dans le processus de l'évolution universel sur le long terme de la très grande Pyramide de toutes les pyramides humaines, animales et/ou végétales, en route en commun et en interaction, à chaque atome de seconde, en ce moment encore et pour infiniment de temps). Et nous nous en rendons compte aujourd'hui que les caméras ont accumulées pour nous tous ces merveilleux cadeaux que sont les images de ces documentaires sur ces espèces enrichissantes et exemplaires que sont, par de nombreux aspects, nos amis les singes, ayant acquis le droit d’écouter comme nous Mozart, Chopin, Rachmaninov ou même le Concerto pour l’Empereur, cette merveilleuse faculté du génie de l’homme ayant été accessible à certains êtres élus, tout à fait exceptionnelles où le génie humain rencontre d’une certaine façon enfin le génie de la nature, animal innocent, créant ici, pour les animaux comme pour les hommes ce terrain d’entente et de fraternité, d'universalisme orphéïque ou toute sauvagerie, toute pulsion primitive est terrassé, domptée, resculptée, dans cet ‘Agapè’ salvateur, prélude à cette paradisiaque Atlantide retrouvée, ce Walhalla wagnérien pouvant être enfin partagé sur terre de tout ceux qui admettront enfin que dans tout homme, il y a cet enfant permanent, continuel qui se cache sous les strates des années et que celui-là seul retrouvé peut accomplir des miracles en Résistant qu’il est de tout temps à ces pseudos adultes de pacotilles qui ne sont qu’une parodie de l’homme car ils ont perdus la possibilité de penser, de concevoir, d’inventer, de créer au profit de misérables complots, de misérables sentiments qui ne sont pas digne de la Création et qui n’en sont donc plus, hélas, trois fois hélas, ayant perdu la possibilité d’aimer ou d’être aimé ou de chercher à comprendre ce que peut-être ce mot en action (et je n’exclus pas ici le texte, qui est le prélude de l’action et qui est action au sens où il peut être le support des objectifs, le carnet de route et donner l’orientation…. Donc, même s’il y a beaucoup à apprendre du texte d’Amadou, c’est un texte qu’il faut lire avec beaucoup de prudence car s’il enseigne la prudence, il l’enseigne à des êtres qui cherchent à faire très attention pour réussir et/à dominer ou se servir d'autres hommes ou même en cherchant à les avaler comme des mouches ou de insectes que le caméléon piège pour s’en nourrir. Or je ne crois pas que ce soit un objectif bien glorieux que de chercher à dominer les autres hommes, à les asservir ou à les utiliser pour se développer soi-même. Je ne pense pas que cela soit très noble ou un objectif digne d’intérêt. L’homme n’est pas du tout intrinsèquement et essentiellement parlant un gourmand. Il le devient certainement si on le prive ou si on lui fait croire des mensonges. L’homme véritable est pacifique de nature et ne cherche noise au sens de Michel Serre (« Noise » de « noise « en anglais » chercher querelle, faire du bruit) avec personne, donc il déteste haïr et exècre naturellement tuer qui que ce soit ou quoi que ce soit. S’il s’abaisse à cela, il perd un peu de son humanité, il se déshumanise et il penche vers la cruauté, donc il sort de la communauté des hommes fréquentables, il est contraire à la civilisation qui est fondé et ne peut s’édifier que sur l’Amour. Tu sais ce que j’en pense, nous en avons parlé ce soir. Donc l’homme n’est pas un caméléon ou bien il le devient en position de faiblesse, car il a intérêt à se montrer conciliant et sa prudence est alors trop calculée, elle n’est pas une prudence naturelle, une prudence confiante de celui qui cherche à être lui-même et qui n'a rien à cacher. Si j’aime les caméléons, je sais qu’il faut s’en méfier car, ils cherchent à vous engluer dans leurs langues yo-yos pour mieux vous ruminer. Or il m’arrive d’être cigale-sauterelle confiante (mais aussi bien d’autres choses) comme tu le sais.

 

Donc, cher Philo, comme il est un peu tard, 6 heures du matin et que je veux ne pas trop te prendre de ton temps avec ce cadeau de courrierIn, voici le texte d'Amadou ci-dessous que j’ai numérisé et que je publie à la suite de ce courrierin (pour courrier Internet, variante du mot « courriel » que j’ai créé pour changer) et que je t’adresse en signe d'un singe qui a beaucoup aimé cette interview improvisée réalisée en ta compagnie ce soir autour de la bière et de l’orange pressée. Tu peux, si tu le veux t’en servir en copier/coller et l’envoyer à tes amis . Voici aussi un lien que tu peux copier et envoyer à tes amis pour leur offrir mon petit film que tu connais : Invitation aux premières diffusions de La momie à mioûots à la télévision sur le câble et le satellite sur TFJ au mois d'aôut 2004. Merci d’avance de le faire.

 

Cordialement,

Voici la copie des Cinq enseignements du Caméléon:

Je rappelle ici où nous avons entendu ces cinq enseignements: au cours de la messe pour Jean Rouch donnée par sa femme Jocelyne à Saint-Merri à Paris à laquelle j'ai assisté, Inoussa Ousseini, actuel ambassadeur du Niger en France et ancien ministre au Niger est venu rendre hommage à Jean Rouch en racontant à l'assemblée des amis de Jean Rouch, l'histoire des cinq enseignements du Caméléon d'Amadou Hampâté Bâ. Jean Rouch aimait beaucoup entendre cette histoire et j'ai beaucoup aimé la découvrir par la bouche Ousseini.


"Si j'ai un conseil à vous donner, je vous dirai : ouvrez votre coeur et surtout allez à l'école du Caméléon, c'est un très grand professeur. Et si vous l'observez, vous verrez
qu'est-ce que le Caméléon. :

1. Quand il prend une direction, il ne détourne jamais sa tête.

Donc ayez un objectif précis dans votre vie et que rien ne vous détourne de cet objectif.

2. II ne tourne pas la tête, mais c'est l'oeil qu'il tourne, il regarde en haut, il regarde en bas.

Informez-vous, ne croyez pas que vous êtes le seul existant de la terre, il y a toute l'ambiance autour de vous.

3. Le Caméléon quand il arrive dans un endroit, il prend la couleur du lieu.

Ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est d'abord de la tolérance, et puis du savoir-vivre. Se heurter les uns les autres n'arrange rien. Jamais on a rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit. Donc la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faut en toute circonstances chercher à comprendre notre prochain. Si nous existons, il faut admettre aussi que lui, il existe.

4. Quand il lève le pied, il se balance pour savoir si les deux pieds posés ne s'enfoncent pas, c'est seulement après qu'il va déposer les deux autres. II se balance encore et il les lève.

Cela s'appelle de la prudence dans la marche.

Puisque sa queue est préhensible, il l'accroche pour que, si le devant s'enfonce, il reste suspendu.

Cela s'appelle "assurer ses arrières". Ne soyez pas imprudent.

5. Et qu'est-ce que le Caméléon fait quand il voit une proie ? Il ne se précipite pas là-dessus, mais il envoie sa langue. C'est sa langue qui va chercher la proie. Car ce n'est pas la petitesse de la proie qui dit qu'elle ne peut pas vous faire mourir. Si sa langue peut lui ramener la proie, il la ramène tranquillement, sinon, il a toujours la ressource de reprendre sa langue et d'éviter le mal.

Donc allez doucement dans tout ce que vous faites. Si vous voulez faire une oeuvre durable, soyez patient, soyez bon, soyez vivable, soyez humain.

Et voilà ce que le Caméléon vous enseigne. Si vous traversez la brousse africaine et que vous demandez aux initiés, voilà ce qu'ils vous diront sur le paragraphe du Caméléon.

Amadou Hampâté Bâ

 


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Révision : 03 mars 2005